L'étude 900 Renault-Ghia...

 La genèse

Ce projet 900 devait selon les uns être le haut de gamme censé remplacer la Frégate, ou selon les autres devenir une grosse berline capable de séduire les compagnies de taxis. La première solution semble la plus proche de la réalité quand on sait tout le désamour que portait Pierre Dreyfus à la Frégate.

C'est encore une fois Fernand Picard qui va être chargé de l'étude. Grand partisan du tout à l'arrière, ce n'est donc pas une surprise de voir cette étude partir sur cette base.

Le moteur est un V8 à 90° composé de 2 blocs de dauphine (il fut un temps envisagé l'implantation d'un 6 cylindres à plat d'origine Chevrolet Corvair). La puissance serait de l'ordre de 80-100 chevaux pour une cylindrée de 1,7 L. Les tubulures d'admission et d'échappement se retrouvent au centre du V et alimentés par un carburateur double corps. La boite est une 4 vitesses et les freins sont de type à disques sur les 4 roues. La vitesse de pointe était estimée à 140 km/H. Le radiateur lui est placé sur le côté gauche du moteur. Le moteur lors des essais fera preuve de gros problèmes de refroidissement et de ratés à bas régime.

Trois prototypes seront fabriqués. C'est Yves Georges patron des études chez Renault qui avec son équipe et l'aide de Ghia, conçoivent la carrosserie en aluminium collé. Le poids est de l'ordre de 1000 kg. Les essais sont concluants sur la piste de Lardy mais comme pour l'étude 600 les essayeurs ressentent une grande insécurité du fait de la cabine placée en avant.

 Le prototype 1

Le moteur est installé en porte-à-faux arrière. A l'usage il s'avère que l'accès au compartiment à bagages (placé au dessus de la boite de vitesses) n'est pas des plus aisés : il faut en effet basculer la banquette arrière pour y accéder. Les phares avant sont à double optiques.

 Le prototype 2

Le moteur est placé dans l'autre sens. Il se retrouve en avant de l'essieu arrière. L'accessibilité au coffre est cette fois bien meilleure, mais celle du moteur terriblement difficile ! Les phares avant sont rectangulaires et les clignotants cylindriques déportés sur les côtés des phares. La face avant est plus lisse et le pare choc rappelle celui de la Dauphine. La face arrière est totalement retravaillée avec de petits ailerons et des feux étirés horizontalement. La colonne de direction est modifiée et articulée permettant une meilleure installation à bord (le volant pivote lors de l'ouverture de la porte). Ce prototype repeint en blanc a été exposé dans le hall du magasin des Champs Elysées en 1972.

 Le prototype 3

Il diffère des 2 autre prototypes par un arrière fastback. Son dessin est l'oeuvre de Robert Barthaud.